GOUNOD
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REQUIEM EN DO MAJEUR (+ Messe brève pour les morts, Messe funèbre, Motet « Beati qui lavant ») Li Chin Huang, soprano - Daîa Durimel, alto - Pierre Vaello, ténor - Bruno Dubois, basse Chorale Franco-Allemande de Paris, Quintette à cordes de Versailles, Direction : Bernard Lallement 2 CD BNL 112947 Distribution Codaex La musique chorale, religieuse ou profane, représente un pan immense, trop rarement visité, de la production de Gounod, et qui contient des pages remarquables. Le Requiem en ut majeur (c'est déjà une originalité en soi) n'est pas tout à fait inconnu : il a déjà été plusieurs fois enregistré, y compris dans la réduction d'Henri Busser, choisie ici, qui a remplacé le grand orchestre par une harpe, un orgue et un quatuor à cordes. Cette version légère, incisive, peut convenir à cette œuvre lumineuse, sœur du Requiem de Fauré, même si certains effets de couleurs se perdent (surtout dans la Séquence) ; l'effectif de la Chorale Franco-Allemande n'étant pas pléthorique, cela s'accorde bien. Les cordes sont d'ailleurs captées de près. À part quelques nuances qu'on souhaiterait plus tranchées (Agnus Dei), l'interprétation est de qualité : engagée, soutenue, sensible et les quelques arrangements, semble-t-il, pour équilibrer les pupitres dans la Messe brève sont légitimes, s'agissant d'un excellent chœur amateur. On apprécie notamment que les ténors restent distincts. La Messe brève pour les morts, composée à Londres en 1872, n'avait jamais été enregistrée. La première édition comporte un Offertoire chromatique qu'on aurait aimé entendre. Certes, l’Introït gagnerait à être pris plus largement et, dans ce double chœur initial, les intonations manquent un peu de netteté ; on n'en découvrira pas moins avec émotion une œuvre grave, dépouillée, qui culmine en un bouleversant Pie Jesu. La Messe funèbre, inédite au disque aussi, est une compilation : Jules Dormois a choisi et soudé, en 1882, des fragments des Sept paroles du Christ pour y adapter les paroles de la messe. La musique reste belle, naturellement, mais moins étroitement liée que d'ordinaire chez Gounod au texte sacré. En complément, le motet Beati qui lavant est l'une des pages les plus séduisantes de La Rédemption; même sans l'orchestre, son pouvoir reste intact. La présence d'un second CD, permettant l'écoute en cinq canaux sur une installation appropriée, étonne pour une exécution qui ne se situe pas tout à fait au même niveau technique. Mais, s'il s'agit d'une interprétation où les amateurs l'emportent en nombre sur les professionnels (d'une impeccable qualité, tant les solistes vocaux que les instrumentistes), on trouve là une vraie ferveur, animée de l'éloquente conviction que Bernard Lallement leur communique.Écrite pour des amateurs, la musique de Gounod n'est pas très difficile : elle est exigeante spirituellement, ce qui a été bien compris ici. GÉRARD CONDÉ
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Date de création : 30/04/2008 @ 14:41
Dernière modification : 30/04/2008 @ 14:54
Catégorie : II. Discographie
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